Histoire improvisée de l'improvisation


De tout temps, les femmes et les hommes ont bougé et dansé en improvisant. Un jour, Louis XIV décida que la danse devait être codifiée pour lui permettre de toujours avoir la place au milieu de la scène, parce qu’il pensait qu’il était le plus fort et le plus beau.
3 siècles plus tard, des américains des années 70, inspirés par les champignons de John Cage, voulurent réinventer le mouvement libéré des codes. Ils parvinrent plus ou moins bien au non-code, mais firent plein d’expérimentations bizarres, notamment au sein de groupes comme le Judson Dance Theater, le Grand Union… ils mirent même parfois au point des techniques d’improvisation comme Steve Paxton avec le contact improvisation, ou Simone Forti avec le Logomotion.
La différence et les rapports composition / improvisation en danse sont compliqués : certains chorégraphes se servent de l’improvisation uniquement comme matériau de composition, d’autres rejettent le mot improvisation, comme si c’était une maladie honteuse, à cause de tous les clichés qui y sont associés : l’improvisation serait du grand n’importe quoi, que n’importe qui pourrait faire n’importe comment. Ce qui à notre avis est vrai, mais très loin d’être facile.
Il existe un certain nombre de danseurs / chorégraphes, qui défendent l’improvisation comme une forme d’art en soi : Andrew Morrish, Rosalind Crisp, Al Wunder, Simone Forti, Julyan Hamilton, Katie Duck, Martin Sonderkamp, Ruth Zaporah, Peter Trottman, Michael Schumacher…. La diversité et la qualité de leurs approches, de leurs esthétiques et de leurs pédagogies, montre bien que l’improvisation est une discipline à part entière, qui mérite du temps, du travail et de l’attention.